Rechercher, évaluer et sélectionner un "candidat à l'association" est bien plus complexe que de recruter une assistante dentaire ou une secrétaire de direction. Pourtant, rares sont les praticiens-recruteurs avisés qui adoptent une méthodologie rationnelle et rigoureuse où le feeling et l'empathie sont absolument à proscrire.
Vous vous posez la question de savoir s’il est temps d’embaucher une assistante ? La réponse des spécialistes de l’organisation et du management d’un cabinet.
Le faux problème de la pénurie d'assistant(e)s dentaires en France et le défaut de méthodologie des praticiens et Managers de centres dentaires qui s'évertuent encore à publier leurs offres d'emploi sur des sites de petites annonces et des Groupes sur Facebook en lieu et place de la seule stratégie gagnante adoptée par les cabinets de recrutement ou d'Intérim Médical via une véritable campagne de Marketing RH uniquement accessible à travers les interfaces des Jobboards (sites emploi officiels).
Attirer les meilleurs talents au sein de son cabinet dentaire fait partie de la panoplie du chirurgien-dentiste employeur. Cette démarche est aussi l’une des disciplines majeures relativement récente de la fonction RH. Elle porte un nom assez « barbare » : le Marketing RH. N’ayant rien à voir avec les notions de commerce ou de marketing, la notion de marketing RH est de plus en plus utilisée dans le domaine du management des ressources humaines afin de déployer les meilleures stratégies de recrutement de personnels qualifiés.
Installés à Loches, Claudine et Thierry Jouanjean, mari et femme, entourés de Nicole, assistante clinique et Vanessa, assistante de direction, forment une équipe organisée et performante. Claudine développe un exercice exclusif de parodontologie, tandis que Thierry prend en charge le traitement global des patients. Le fer de lance de leur développement a consisté dans la rationalisation des compétences dites spécifiques (pôle clinique, pôle administratif) et transversales (management) de leur cabinet.
L ’évaluation des besoins en ressources humaines des cabinets dentaires révèle régulièrement la nécessité de création d’un poste de secrétaire de direction (praticien exerçant en solo), d’assistante de direction (cabinet de groupe), d’assistante de gestion, ou bien encore d’assistante de communication (interne/ externe) pour certains cabinets ODF, cabinets de groupe spécialisés, ou praticiens conférenciers/formateurs. Encore faut-il savoir en quoi consistent ces postes, qui pour nombre de praticiens encore, restent relativement méconnus.
Quelle rémunération donner à celle qui réalise au quotidien l’ensemble des tâches nécessaires à la bonne marche de son exercice ? Le point sur une question cruciale pour l’équipe du cabinet, avec notre Expert en management dentaire, M. Rodolphe COCHET.
Toute fiche de poste doit être constituée d’éléments indispensables qui permet- tront de régir les interrelations professionnelles entre le gérant du cabinet, son (ses) employé(s) et son (ses) collaborateur(s) éventuel(s). Qu’il s’agisse d’un cabinet en exercice individuel, d’un cabinet de groupe ou d’un centre dentaire, la fiche de poste est essentielle à la définition et à la déclinaison des fonctions et responsabilités des employés. Un cabinet dentaire sans charte de poste, c’est un peu comme un avion sans pilote ni consigne de vol.
"Recruter du personnel sous la forme d’une « petite annonce » et l’assimiler à un bien matériel (annonce immobilière) ou une offre de rencontre est indigne du professionnalisme dicté par les responsabilités de gérance du chirurgien-dentiste."
Le praticien qui recherche une assistante qualifiée (toujours dans l’urgence) considère à juste titre que les compétences techniques et l’habilitation à exercer en soins sont primordiales, ce qui ne nécessite donc pas de déployer toute la panoplie du parfait DRH. En revanche, évaluer les compétences techniques inexistantes d’un(e) candidat(e) qui voudrait devenir « assistant(e) dentaire » se révèle bien plus complexe.
Il est certes très difficile pour un praticien n’ayant aucune formation en Gestion des Ressources Humaines et en Management de savoir précisément comment et à partir de quel indice on peut considérer qu’une assistante dentaire qualifiée convient au poste.
«J’ai longtemps pensé qu’il fallait être toujours ‹généreux et conciliant› mais j’ai fini par comprendre qu’il valait mieux être plus ‹directif› que laxiste, en mettant en place des règles précises et strictes de fonctionnement qui au final rassuraient bien plus les collaborateurs, les assistantes et hygiénistes», dit Dr le François Guyot de la Chaux-de-Fonds. Lisez l’interview entre François Guyot et Rodolphe Cochet.
Nombre de praticiens en exercice individuel n’ont de cesse de se plaindre du coût salarial global d’une assistante dentaire qualifiée et diplômée. A leur décharge, il faut aussi noter que certaines assistantes expérimentées profitent de la pénurie de personnel qualifié en faisant valoir des prétentions salariales parfois « impertinentes ». Dans les pays comme la France ou la Suisse (diplôme d’assistante dentaire obligatoire) qui proposent un contrat de formation aidé impliquant pour l’employeur des charges salariales bien moindres en recrutant une stagiaire, la question ne se pose pas et l’emploi d’une assistante s’impose à tout praticien. En Belgique, il n’y a malheureusement pas de statistiques RH officielles sur les effectifs des cabinets dentaires. Néanmoins, la profession s’accorde à dire que près de 60 % des praticiens belges exerceraient en solo. Que doit-on en penser ?
Le recrutement d’une assistante dentaire est l’une des fonctions RH élémentaires du chirurgien-dentiste, qu’il doit pouvoir assumer en toute autonomie sans recours à un prestataire de services. Il n’y a pas pénurie d’assistantes dentaires, qu’elles soient qualifiées ou éligibles à un contrat de formation: il y a pénurie d’offres professionnelles adaptées au marché de l’emploi. L’amateurisme, le dilettantisme et les préjugés sont les causes principales de l’échec de toute recherche ou sélection de personnel de support clinique en odontologie.
L’image que vous renvoyez à vos assistantes en tant que professionnel, clinicien et Manager, est capitale afin de motiver et fidéliser votre personnel. Vos performances managériales au même titre que vos performances cliniques détermineront ou non la réussite de votre exercice professionnel. Plus encore, la perception par vos patients et par vos correspondants de vos talents de Manager contribuera au faire-valoir et au faire-savoir de la Qualité des services généraux de votre cabinet dentaire.
« Lequel d’entre nous, chirurgiens-dentistes employeurs, n’a pas été un jour découragé, angoissé ou simplement déboussolé, à l’idée de devoir recruter et former sa première ou nouvelle assistante dentaire ? ». Le Docteur Olivier Aron, doté d’un sens aigu de la pédagogie et d’une exigence redoutable, a toujours pris très à cœur la formation pratique de son personnel. Ne négligeant sous aucun prétexte aucune des étapes nécessaires à l’acquisition et au développement progressif des compétences régissant l’exercice professionnel de l’assistante dentaire, il nous livre avec générosité les clés de la constitution d’une équipe santé gagnante.
Vous ne pouvez pas fidéliser coûte que coûte chacune de vos assistantes tout au long de votre exercice : trois à cinq ans sont un challenge raisonnable pour certains, un défi apparemment impossible pour d’autres.
Il faut parfois savoir faire un choix, et surtout éviter de perdre du temps et de l’énergie sans retour sur son investissement pédagogique. Cependant, il est impératif de « jouer le jeu » jusqu’au bout de la formation initiale de votre assistante dentaire : vous ne pouvez effectivement pas envisager de vous impliquer dans son accompagnement et son encadrement, sans faire le maximum pour l’aider à progresser. C’est aussi le meilleur moyen de lutter contre la rotation chronique et infernale du personnel des cabinets dentaires français, phénomène qu’on interprète à tort comme une pénurie fatale d’assistantes qualifiées! Sachez que les assistantes dentaires qualifiées repèrent et « fichent » très facilement les praticiens qui réitèrent sans cesse de nouvelles offres d’emploi, et qui, comme par hasard, en trouvent de moins en moins… Alors… pénurie ou avarie?
Négocier avec son personnel dentaire une solution gagnant-gagnant, sans chantage ni pression est très souvent considéré comme un exercice périlleux, dont l’équilibre reste fragile, quand bien même la solution a été entérinée. Effectivement, ne nous leurrons pas, la gestion du personnel dentaire, même raisonnée ou appliquée de manière stratégique à la lettre, n’est jamais à l’abri d’une revendication personnelle de l’un de vos salariés, dont le motif n’est pas nécessairement en rapport direct avec l’organisation ou le mode de management de votre cabinet. En somme, assumer et dénouer les situations critiques est le défi que tout chirurgien-dentiste employeur se doit de relever tout au long de son exercice managérial et clinique. Et cet exercice managérial n’est ni plus ni moins compliqué que celui de « clinicien ». Dans les deux cas, ça s’apprend… !